La communication alternative augmentée (CAA) est une aide pour ceux et celles qui éprouvent des difficultés à communiquer de manière verbale, en utilisant la parole. Cette technique et les différentes méthodes associées apportent une précieuse alternative aux personnes en situation de handicap, ou souffrant du trouble du langage, pour se faire comprendre et interagir avec leur entourage.
La communication alternative permet, à l’aide d’outils spécifiques, d’apporter une aide significative à ceux qui ne peuvent pas faire usage de la parole. Il s’agit d’une communication non verbale favorisant les échanges et la compréhension entre une personne souffrant d’un handicap ou de troubles de la communication, comme la dysphasie par exemple, et son entourage. La CAA remplace la parole ou se montre complémentaire pour améliorer les échanges. La communication alternative augmentée favorise les interactions sociales.
La communication alternative augmentée s’adresse à toutes les personnes rencontrant des difficultés à communiquer. Elle intervient dans de nombreuses situations auprès :
La communication alternative augmentée peut servir de manière temporaire, le temps que la personne retrouve l’usage du langage. Elle peut également s’utiliser pour stimuler le langage chez les jeunes enfants. Pour les enfants autistes, la CCA encourage les compétences verbales pour améliorer la communication avec l’entourage.
Les troubles de la communication isolent. Les plus jeunes peuvent souffrir d’un rejet à l’école par les autres enfants. Les adultes, porteurs de troubles de la communication, sont également mis de côté et peinent à trouver du travail ou vivre une vie sociale ordinaire. C’est pourquoi la CAA apporte une solution dont ils ont besoin pour améliorer leur expression et mieux se faire comprendre de l’entourage.
La frustration liée aux problèmes de communication peut engendrer des comportements difficiles, comme des crises de colère. L’incapacité à se faire comprendre génère des pulsions d’agacement, de l’irritation au quotidien, etc. Il s’agit là d’un véritable mal-être que peut rompre la communication alternative augmentée. La CAA déploie ses outils et méthodes pour développer une forme de communication permettant les échanges avec l’entourage.
Les outils et techniques de la CAA s’acquièrent par les personnes qui en ont besoin. Elles peuvent les réutiliser autrement que dans le contexte de l’apprentissage. Cette possibilité développe l’autonomie. L’enfant ou l’adulte peuvent réemployer ces outils dès qu’ils en ont besoin, dans n’importe quels environnements et situations. Ils gagnent ainsi en autonomie et ont de moins en moins besoin d’une assistance.
Cette forme de communication permet l’ouverture sur le monde. Les relations sociales s’enrichissent grâce aux échanges. Les personnes souffrant d’un trouble de la communication peuvent de nouveau interagir avec leur entourage et échanger avec des inconnus, dans d’autres types de situations. Que ce soit à l’école ou au travail, ainsi que dans les loisirs, les personnes retrouvent une place et un statut dans un groupe social. Les relations amoureuses sont également facilitées.
Les enfants et les adolescents aux centres d’intérêt restreints peuvent s’essayer à de nouvelles activités et rencontrer de nouveaux amis. La scolarisation est simplifiée si les outils sont bien partagés entre les enseignants et les élèves, rendant les apprentissages plus accessibles. La qualité de vie s’améliore aussi pour les adultes, notamment dans leur recherche d’emploi.
La communication alternative augmentée offre également un précieux avantage en matière de suivi médical. Les enfants et adultes peuvent s’exprimer sur leurs douleurs et leurs symptômes. Les diagnostics et les prises en charge se font plus précis. Tous peuvent communiquer sur leurs besoins et leurs envies, notamment en matière d’accompagnement personnalisé.
Pour s’adapter à tous les handicaps, la communication alternative augmentée dispose d’un large panel de méthodes et d’outils.
La CAA non assistée ne possède pas d’outils matériels. La méthode repose uniquement sur la gestuelle et l’usage du corps pour se faire comprendre. La CAA non assistée la plus connue est la langue des signes. Le mime, les gestes et les regards complètent les moyens de communication.
Les outils simples correspondent à des images, des symboles ou des pictogrammes. Il s’agit de la méthode du PECS (Picture Exchange Communication System). Des photos représentent des situations ou des objets. L’enfant ou l’adulte montrent une image pour indiquer ce qu’ils souhaitent afin de lancer une interaction avec l’entourage.
Le programme Makaton est utilisé chez les enfants présentant un retard de langage. L’objectif ici est d’associer un pictogramme à un geste. Cette méthode encourage les personnes à décrire des situations et à développer le langage en s’entraînant sur des contextes variés.
Des outils techniques plus avancés, comme la synthèse vocale, l’usage d’un clavier ou d’une tablette viennent soulager ceux qui ne souffrent pas de handicap moteur sur la préhension et qui maîtrisent la lecture et l’écriture.
Un projet numérique personnalisé peut également intervenir pour définir un plan spécifique adapté aux besoins de chacun. Il repose sur des outils numériques et des applications, dont l’utilisation est ajustée aux capacités des personnes accompagnées. Ce plan évolue en fonction des objectifs de communication atteints ou non, tout comme l’usage des outils qui changent au fil des apprentissages.
La communication adaptée augmentée peut également reposer sur l’association de tous ces outils. Tous complémentaires, ils peuvent se remplacer les uns les autres et maintenir les échanges, quelle que soit la situation rencontrée. Il est à noter que la CAA ne peut se montrer efficace que si elle est transmise par des professionnels maîtrisant parfaitement l’ensemble de ces méthodes.